Jusqu’ici bien peu considéré, le local poubelle devient, avec le développement durable et les nouvelles réglementations qui en découlent, une zone à aménager et adapter aux enjeux de la collecte et de la valorisation des déchets.

Pour les petits établissements de restauration la collecte et le tri des déchets s’opèrent « à la source », puis tout au long de la chaîne de production, lors du déconditionnement des matières premières, en cuisine lors de la mise en œuvre des recettes, puis en laverie lors du débarrassage des assiettes. Mais les gros établissements, et plus particulièrement la restauration collective, ont de plus en plus recours à des process bien définis et installent même des systèmes automatiques pour collecter les biodéchets à partir des postes de travail.
Bien ventilé, facilement nettoyable, le local à déchets peut accueillir de simples collecteurs, des broyeurs et des compacteurs, mais également les cuves nécessaires à la collecte des déchets organiques issus de la cuisine ou de la laverie, qui pourront être ensuite acheminés vers un sécheur-déshydrateur, une unité de compostage interne ou externe, ou une usine de méthanisation s’il en existe une à proximité de l’établissement. C’est un local qui doit être d’un accès facile aux camions de collecte.

1. Déchets organiques traités automatiquement

La cuve représentée sur notre infographie accueille les biodéchets qui ont été préalablement broyés, soit au niveau des postes de travail, soit dans un broyeur déporté (souvent situé dans le local à déchets, mais non représenté sur notre infographie). Différents systèmes de traitement automatique des déchets organiques existent. Par voie humide, c’est de l’eau qui assure le transport des déchets. Par voie sèche, les déchets sont poussés ou aspirés dans les canalisations vers un broyeur ou un broyeur-pulpeur. Actuellement, on compte seulement une vingtaine de sites équipés en France, mais l’évolution de la réglementation devrait rapidement modifier ce chiffre. Trois acteurs se partagent actuellement le marché : Comenda (Rendisk Flex WasteDispo), Hobart (Bivatec) et Meiko (Waste Star).
Pour les petits établissements, il existe des solutions plus simples qui peuvent se combiner entre elles : bio-seaux, broyeurs qui s’intègrent au process en laverie, puis transport des déchets vers des cuves ou conteneurs spécifiques ou encore déshydrateurs fonctionnant avec ou sans bactéries. Importés de Corée où ils sont très utilisés et commercialisés par des nouveaux acteurs français, ils chauffent et brassent les déchets organiques jusqu’à l’obtention d’un substrat qui peut être valorisé même s ‘ils suscitent aussi une polémique (lire notre billet P. 32). Deux acteurs se rencontrent sur le marché : Geb Solutions et Get Innovation.

2. Point d’eau, centrale de nettoyage, placards de rangement

Il est impératif de prévoir une centrale de nettoyage et tous les éléments qui permettent aux équipes de tenir le local dans un état de propreté maximum.

3. Broyeur à déchets indépendant

On l’appelle aussi éco-broyeur. En fonction des locaux, il est souvent indépendant, mais peut aussi être installé directement sous une gaine. Il s’adapte aux différents conteneurs de voirie. Il est conçu d’environ 90 % et accueille pratiquement tous les déchets produits en cuisine.

4. Tasseur

Il remplace les mains de la personne en charge de gérer les déchets. Il réduit le volume des déchets directement dans le conteneur de voirie. Une masse comprime les déchets et réduit leur volume de moitié. Le tasseur s’adapte à tous les conteneurs et supporte une installation en extérieur.

5. Compacteur à cartons et emballages

Le compacteur à cartons ou presse à balles permet de réduire les déchets « ligaturables » comme le carton ou les cagettes. Il met fin aux pliages manuels et ingrats, et permet de libérer de l’espace de stockage. Les presses à balles ont des rendements d’environ 3 à 5 balles/heure et peuvent traiter des balles de 50 à 550 kg. Une fois compactés, les cartons sont ligaturés automatiquement.

6. Transpalette

Il permet de transporter les balles de carton car, une fois compactées, elles pèsent beaucoup plus lourd que des cartons formés ou même aplatis.

7. Presse/compacteur de boîtes de conserve

Cette machine permet de réduire automatiquement le volume des boîtes de conserve vides 5/1 et même 3/1. 
En restauration collective (cuisine centrale), on peut aussi la trouver en zone de déconditionnement.

8. Rolls, chariots de transport

Ils permettent de transporter les déchets en provenance des différentes zones de la cuisine. 
Ils doivent être nettoyés et désinfectés quotidiennement. Ceci pour éviter les contaminations croisées.

9. Broyeur à verre

Il ne traite que les bouteilles de verre et a comme seul gros désavantage d’être assez bruyant. Il réduit à 80 % le volume des bouteilles avec des résidus qui ne sont ni piquants ni coupants pour l’opérateur, ce qui sécurise le poste de travail. Des petits modèles peuvent se placer dans un office.

10. Fûts de collecte des huiles et graisses alimentaires usagées sur rétention

Les huiles alimentaires usagées (HAU) doivent être stockées dans des fûts isolés et identifiés, placés sur rétention. Elles sont considérées comme des biodéchets. Elles font l’objet d’une collecte par une entreprise agréée par le préfet du département. Les huiles et graisses alimentaires usagées ne doivent pas être souillées ou diluées par d’autres produits. Les HAU ne doivent en aucun cas être déversées ou rejetées dans :

  •   les égouts, car en se solidifiant elles peuvent endommager les réseaux et stations d’épuration ;
  •   les conteneurs d’ordures, car elles peuvent endommager les incinérateurs ;
  •   le bac à graisses, car cela peut s’amalgamer avec les autres résidus graisseux.

11. Caniveaux de sol

Ils sont indispensables dans ce type de local, qui doit être nettoyé et désinfecté quotidiennement avec la centrale de lavage. 

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