Avec le concours du FCSI, de RFE et du SYNEG, CINOV Restauconcepteur poursuit son travail d’observation de l’activité économique des BET cuisine professionnelle. Après deux enquêtes fin mars et à mi-avril, ce 3ème volet (30/04) est le reflet de la situation à quelques jours du déconfinement.
Pour rappel, CINOV Restauconcepteur fait partie de la fédération patronale CINOV qui compte en son sein 13 syndicats et 15 chambres régionales. Avec une implantation territoriale forte, elle représente un maillon dynamique et essentiel de l’économie : 1 million de salariés répartis au sein de 70 000 entreprises, dont 97% emploient moins de 50 salariés qui génèrent un chiffre d’affaires annuel de plus de 140 milliards euros. La 3ème enquête porte sur le même panel d’entreprises que dans les deux précédentes enquêtes :
- 32 BET en Hôtellerie-Restauration
- 154 Salariés
- 590 Chantiers en phase réalisation (missions de MOE et AMO confondues)
- 1474 Projets en phases études (missions de MOE et AMO confondues)
Situation des salariés
Le "Télé-confinement" se maintient et représente plus de 57% des salariés de la branche tandis que le chômage partiel est en très forte diminution (moins 14%). En revanche, le Chômage technique augmente significativement et passe à plus de 13% alors qu’il n’était que de 8,4% en mars et de 3,8% à mi-avril. Le pourcentage de salariés en arrêt de travail reste relativement stable et devrait évoluer à la baisse avec le déconfinement. Ces chiffres reflètent le ralentissement économique subit par les BET cuisine, qui ont pourtant la capacité à augmenter le télé confinement, voir l’utilisation du chômage partiel, comme elles l’ont démontrées en début de confinement : le télé confinement représentait alors plus de 65% et le chômage partiel plus de 36%. Pour Gilles Castel qui coordonne cette enquête pour CINOV Restauconcepteur : « Il est donc urgent de maintenir les nouveaux projets en parallèle de la reprise des chantiers afin de retrouver une activité en adéquation avec le potentiel des BET en Ingénierie de Restauration ».
Situation des chantiers
La fin du mois d’avril annonce enfin la réouverture des chantiers, certes en mode dégradé, mais la reprise est bien présente avec quasiment 19% de réouverture de chantiers soit 80 nouvelles opérations en exploitation. Cependant l’inquiétude demeure car s’ils rouvrent, les chantiers perdent en productivité (environ 30%) en raison de la mise en place des mesures barrière sur les sites qui ont pour conséquences d’en rallonger la durée. Ce rallongement entraîne un surcoût évalué actuellement à +10%. Pour Gilles Castel : « face à cette situation, le principal enjeu réside dans la non-application des pénalités de retards liées à l’allongement de la durée des chantiers. La mise en place des gestes barrières est une conséquence de la crise et l’allongement des délais ne peut être raisonnablement imputé à nos structures ».
Situation des missions en phases études
Les tendances en phases études s’inversent ! Alors qu’à mi-avril les études des projets interrompus se situaient à 40,3%, elles passent à la fin du mois à 48,5%. Une forte augmentation qui représente à ce jour quasiment un projet sur deux. Et tous les indicateurs s’aggravent : une augmentation du report des projets à 2021 voir 2022, interruption des projets par impossibilité de se rendre sur les sites (un indicateur qui devrait s’améliorer après le 11 mai) et absence de validation des maîtres d’ouvrage pour 30.9% ! « Il devient impératif que les MOA maintiennent les projets en phases AMO et MOE afin de ne pas créer un second ralentissement de nos activités à moyen terme fin 2020 – courant 2021 » analyse Gilles Castel qui en appelle à la responsabilité des élus et des acteurs de la restauration territoriales pour maintenir et faire avancer les projets souvent bloqués pour cause de manque de ressources humaines, d’impossibilité de réunir le conseil municipal ou parce que les projets passent au second plan devant les nécessités de réorganisation prioritaires des services publics. « Le gouvernement souhaite que l’activité économique redémarre, alors il faut que ses organisations soient aussi exemplaires ». En parallèle de ces résultats, CINOV Restauconcepteur a dessiné l’architecture des mesures de relance à court terme pour les sites existants et à plus long terme pour les projets à restructurer et/ou à créer. Retrouvez ces informations ICI. Enfin, CINOV Restauconcepteur a travaillé de concert avec le SYNEG qui a également réalisé un questionnaire auprès de ses adhérents pour connaître l’état de l’activité de ses industriels dont les BET restauration sont souvent dépendants. Lire les résultats ICI .