Profitant de la tenue du Congrès FCSI EMEA, le FCSI France a tenu son Comité Directeur Ouvert (CDO) à Amsterdam les 17 et 18 octobre dernier avant de poursuivre les échanges avec ses confrères européens à Rotterdam.
En fin de semaine dernière, les adhérents du FCSI, consultants et bureaux d’études cuisine, partenaires et fabricants de matériel de grande cuisine, se sont retrouvés aux Pays-Bas pour travailler et échanger sur des thèmes d’actualité. Parmi eux : l’éventualité d’une taxe sur les HFC et les conséquences de la loi Egalim pour la restauration collective française tandis qu’au niveau européen, la robotique, l’émergence des fermes verticales pour nourrir la planète ou encore le retour à plus de naturalité dans l’alimentation, ont occupé les débats. Pour les français, ce calendrier a été l’occasion de faire d’une pierre deux coups, la plupart des participants ayant choisi de poursuivre la réunion avec leurs confrères européens qui se réunissaient à Rotterdam à bord d’un ancien paquebot transatlantique transformé en hôtel et centre de convention. Car nombreux sont ceux qui apprécient de pouvoir sortir de l'hexagone pour confronter idées et projets à une échelle européenne plus large. Un CDO très dense Depuis que Marc Grandmougin préside à la destiné du FCSI France, les CDO de l’association sont toujours des moments privilégiés pour échanger dans la convivialité et la bonne humeur sur des sujets pourtant très sérieux. Avec leurs partenaires fabricants, les membres de l’association se sont retrouvés à Amsterdam à l’EYE Filmmuseum, spectaculaire bâtiment dédié au 7ème art, conçu par Delugan-Meissl, cabinet d’architecture viennois. L’une des mission du musée consiste à conserver et restaurer des films réalisés sur des supports fragiles ou dangereux car inflammables, datant de la première moitié du XXème siècle. C’est donc au cœur de cette architecture symbole du passé et du futur que le président a ouvert la réunion. Il a officiellement accueilli de nouveaux adhérents qui sont venus rejoindre les rangs tels Xavier Brochard (Chef de Projet BEGC), Gael Tarit (Gamma Conception) ou Marcel Zardoni (IR2A). Côté fabricants, l’association a accueilli Philippe Mandin-Diraison (Directeur ventes et marketing de Dynamic) dont la société vient de sortir des produits plus techniques et plus particulièrement destinés aux collectivités, Olivier Deloison (Rational) ou encore Pierre Jean Berne (BTGC) qui remplace Laurent Hube qui quitte l’entreprise pour se consacrer à un nouveau projet. L’année 2018 s’achèvera avec près de 108 membres, une belle évolution à comparer avec 2016 où l’association comptait alors 78 affiliés. Pour suivre, plusieurs dossiers ont occupé la matinée de travail avec un point sur l’avancée des travaux du groupe de travail qui planche sur le projet humanitaire qui avait déjà été évoqué au précédent CDO à Beaune. Il prendra place en Afrique mais sa forme reste encore à définir et l’association table sur sa concrétisation sous deux ans. Fabien Gantois (Emerson) a fait un point sur les amendements déposés en vue d’instaurer une nouvelle taxe sur tous les fluides frigorigènes contenant des HFC. Puis Jean-Luc Joulaud (Rescaset) a fait un exposé très clair sur les conséquences de la loi Egalim sur la restauration collective. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet prochainement. La présence du FCSI à EquipHotel, notamment à l’occasion de la remise des Trophées VALO RESTO PRO organisés par le Syneg et ECOLOGIC, et les 20 ans du FCSI l’année prochaine ont clôturé la réunion. Les participants ont ensuite pu profiter d’une visite privée du musée et d’une rapide croisière sur les canaux d’Amsterdam avant de reprendre la route pour Rotterdam où s’ouvrait le Congrès européen du FCSI. Robotique ou retour aux fondamentaux ? Avec pour thème The future of food and hospitality, la conférence européenne 2018 du FCSI avait mis la barre haute. Durant deux jours, il a d’abord été question de robotique avec une intervention de Richard Kulijpers qui dirige la société Smartrobot solutions. Il est venu accompagné de ses compagnons CRUZR, Sanbot, Beam+ ou encore Nao ou Pepper… qui ont, avec beaucoup de talent, su séduire l’auditoire. On en a profité pour apprendre que les Pays-Bas étaient particulièrement performants dans ce domaine juste derrière le Japon et les USA. Mais sur le fond, rien de bien nouveau, hormis ce que l’on savait déjà : les robots sont là, ils vont rentrer dans nos modes de vie et pourront réaliser toutes les tâches qui n’ont pas de valeur ajoutée et que personne n’a envie de faire. Et dans le foodservice, les besoins sont énormes ! Accueil et services, room-service mais aussi robots pour fabriquer des repas ou pour faire fonctionner les magasins ou les restaurants mobiles autonomes des futures smart city. Il a été peu question des humains et de leur devenir. L’intervention du chef Theodor Falser (1 étoile Michelin) qui œuvre dans la Johannes Stube de l'hôtel Engel au Sud Tyrol, a remis les idées en place, avec une position diamétralement opposée. Ce chef cuisine en quasi autarcie avec des fermiers et des produits vraiment locaux (à l’exception de moins d’une dizaine d’ingrédients) qu’il met en scène dans des assiettes paysage. Il va lancer prochainement un nouveau projet – qui sur le plan culinaire visuel fait quand même penser à ce que l’on peut voir chez Noma – avec comme originalité : un service en forêt réservé à quelques privilégiés et des cuissons réalisées uniquement avec du feu… comme au temps des hommes des cavernes ! Autant dire que les fabricants de matériels présents dans la salle faisaient la grimace ! C’est ce qui s’appelle l’expérience client poussée à l’extrême, à l’opposé de ce que propose Paul Pairet dans son Ultra-violet de Shanghai, puisqu’ici les odeurs, les couleurs, l’atmosphère seront celles de la nature. La conférence a également accueilli le professeur Fritz-Gerald Schröder, grand spécialiste horticole et dans les fermes urbaines végétales et verticales. Il a expliqué les travaux qu’il mène actuellement avec les chercheurs de l’Université de sciences appliquées de Dresden en Allemagne qui consistent à trouver des solutions pour nourrir 10 milliards d’êtres humains d’ici à 2050… Mais d’ici là, espérons que les robots sauront cultiver la terre sans abîmer la planète à moins, comme l'a suggéré le professeur dans sa conclusion, que l’on n’incite les êtres humains à migrer vers d’autres constellations ! [gallery columns="2" link="file" ids="3653539,3653545,3653544,3653543,3653542,3653541,3653540,3653547"]