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C’est à Biarritz, au cœur du Pays basque, que s’est finalement tenue la 8ème convention du Groupement des Installateurs français (GIF). Retour sur la première journée au son du Trikiti...

Après avoir été reportée quatre fois, la 8ème Convention du GIF a finalement ouvert ses portes à la Gare du midi de Biarritz, une ancienne gare transformée en salle de spectacle et implantée en plein cœur de la ville. 800 congressistes venus des quatre coins de l’hexagone avaient répondu à l’appel du président Jean Bernard Labruquère qui leur avait réservé un accueil chaleureux et festif dans ce fief qui est le sien depuis toujours.

 

En préambule, Maider Arosteguy, maire de Biarritz est venue en personne souhaiter la bienvenue à tous, soulignant combien la ville était heureuse d’accueillir enfin ses premiers congressistes après de si longs mois d’inactivité touristique. « Sans liens humains, rien n’est possible » a-t-elle ajouté avant de rendre hommage aux deux Biarrots, Jean-Bernard Labruquère bien sûr mais aussi Roland Héguy, Président de l’UMIH, venu en voisin et en ami qui, prenant à son tour la parole, a résumé la situation vécue par ses adhérents, clients des Gifistes, en insistant sur le fait que la crise était loin d’être terminée pour un grand nombre de restaurateurs, hôteliers, cafetiers... « Nous poursuivons nos discussions avec le Gouvernement afin que les plus fragilisés puissent se redresser » a-t-il dit.

100% des fournisseurs référencés fabriquent en Europe dont 60% en France

A la tribune, le président du GIF a ensuite longuement remercié les 174 fournisseurs nouvellement référencés et dont les produits sont 100% fabriqués en Europe dont 60% en France. Rappelons que dès juillet 2020, par délibération du Conseil d’Administration, le GIF (Groupement des Installateurs Français) avait décidé d’exclure de son référencement triennal les produits fabriqués en République Populaire de Chine. Ce qui était une première dans l’univers de la distribution et de l’installation où la plupart des réseaux n’ont jamais caché qu’ils allaient faire leur marché en Asie pour obtenir des prix plus compétitifs et proposer des équipements Low Cost, d’entrée de gamme. Reconnaissant les efforts que chacun avait fait en la matière, le GIF a décidé d’octroyer une 4ème année de référencement aux fournisseurs (au lieu de 3 habituellement). « Nous souhaitons vous offrir plus de stabilité et de sérénité pour les années qui viennent, en tout cas jusqu’au 31 décembre 2024 » a indiqué Jean-Bernard Labruquère. Un geste qui a été particulièrement apprécié par les fabricants : « Les processus de référencement sont chronophages et souvent complexes, ce qui nous donne plus d’oxygène et de temps pour faire plus de business » reconnaissait l’un d’entre eux.

Garantie, technologie, UGAP… des sujets qui parfois peuvent fâcher…

Puis le Président du GIF a évoqué les 4 piliers qui marquent les fondements mêmes du GIF : les fabricants, les BET, les installateurs et les clients finaux. S’adressant aux premiers il leur a redit, car le sujet lui est cher, « faites votre métier mais ne faites pas le nôtre. N’oubliez pas que nous sommes vos clients et que les clients finaux sont nos clients ». Évoquant par là même l’éternel problème de la garantie constructeur qui selon lui doit être déterminée par l’installateur. « La maintenance c’est nous » a-t-il martelé, taclant par la même occasion l’Association Resto France Expert (RFE) qui aurait édité un guide de la maintenance pour lequel aucun installateur n’a été sollicité. « La maintenance c’est notre domaine d’expertise et les BET ne peuvent pas se substituer à ce que nous faisons quotidiennement ». Autre sujet évoqué : le développement des appareils connectés dont les données ne sont pas systématiquement transmises aux installateurs chez certains fabricants. « La maintenance c’est nous et ces informations doivent nous être transmises pour que nous puissions effectuer notre travail » a insisté le président. Enfin, Jean-Bernard Labruquère a évoqué l’UGAP « un outil semi-étatique qui souhaiterait que nous soyons leur caisse à outil alors qu’il évite aux donneurs d’ordre de faire un appel d’offre en bonne et due forme, imposant par là-même certains équipements référencés par cette institution. L’UGAP nous a consulté mais nous avons refusé car pour nous le service aux clients finaux est essentiel. Nous défendons cette proximité indispensable à un bon service. Aucunes entreprises du GIF n’est à plus d’1 heure des établissements qu’elles maintiennent ».

BET : « Je t’aime moi non plus »

     

Parole a ensuite été donnée aux trois organisations représentatives des bureaux d’études d’ingénierie d’hôtellerie-restauration. Bruno Dettwiller (Arwytec), Président de Cinov Restauconcepteur, dans une prise de parole brève mais percutante, a clairement ouvert la porte pour « réfléchir ensemble, dans l’intérêt de nos clients, aux enjeux qui se présentent aujourd’hui à nous, sur des marchés en pleine mutation. Notamment sur des sujets tels que les installations de froid avec des fluides à faible pouvoir de réchauffement, je pense en particulier à celles qui fonctionnent au CO2 transcritique mais aussi à l’émergence du matériel reconditionné qui commence à séduire nos interlocuteurs. Enfin, reparlons ensemble du chantier de la qualification des installateurs, un chantier en cours de refonte… » Lui succédant à la tribune, Paul Montégut (Restauration Conseil), qui représentait le Président du FCSI France Denis Daveine (Alma Consulting), a abordé la question du Cahier des charges, sujet sur lequel Jean-Bernard Labruquère avait réagi arguant « ne soyez pas trop restrictifs, ne les fermez pas à double tour ». A cette injonction, Paul Montégut a répondu de manière très claire : « nous ne les fermons pas à double tour, nous les élaborons pour orienter et contraindre mais à des fins bénéfiques pour l’utilisateur final. Si nous ne faisions pas ça, vous verriez déferler des appareils low cost en provenance de pays aux consonances exotiques. Notre objectif est justement de relever les compétences et les savoir-faire de chacun et de maintenir un niveau technique et économique acceptable et bénéfique à tous les acteurs de la chaîne. De votre côté, essayez de voir le cahier des charges sous un autre angle, ne restez pas sur vos à priori… ». Enfin, ce fut au tour de Marc Grandmougin, Président de RFE de s’exprimer : « notre organisation a pour vocation de promouvoir les compétences françaises en matière d’ingénierie de restauration et je vous le dis, les meilleures opérations que nous avons réalisées sont celles où nous avons collaboré en parfaite harmonie avec les installateurs et les utilisateurs. Notre propos est de travailler avec tous les acteurs de la filière pour faire ressortir les compétences de chacun. Tous les sujets qui nous touchent de près et même de loin méritent qu’on leur porte de l’attention ». Concernant plus précisément le Guide sur la maintenance, aucune réponse n’a été apportée. « Nous voulions vous entendre, nous voulions vous comprendre » a conclut Jean-Bernard Labruquère avant de passer la parole à Pierre Marcel, Président du Syneg et représentant des fabricants de matériels. Lire ICI la prise sa prise de parole.

Une fin de soirée festive à la mode basque

 

La 2ème partie de cette soirée d’ouverture a finalement gommé les quelques « demi-tons » de la première partie, laissant place à la fête, à la joie de vivre ensemble, enfin tous réunis, un spectacle éblouissant mêlant traditions et prouesses artistiques. A travers un spectacle écrit et mis en scène par Jean-Paul Alègre, SUKALDEA (La cuisine), les congressistes ont vibré aux sons entraînants de La Banda des Genets d’Anglet et de la Tamborrada Erobat de Bayonne avec la txaranga traditionnelle et les inoubliables Chœurs d’homme Biez Bat de Bassussarry dont fait partie Jean-Bernard Labruquère. Le tout était coordonné par Maïté Duboue-Daguerre, Cheffe de Chœurs. Côté danses traditionnelles et sur des chorégraphies de Claude Irutetagoyena, la Compagnie Marizuli de Biarritz et la Compagnie Begiraleak de St Jean de Luz, ont interprétées, entre autres, la danse de l’épée, la danse du cheval et tant d’autres si riches en symboles. Deux acteurs, Gorka Robles (dans le rôle de Jean-Claude Tellechea) et Manuelle Ripert (dans le rôle de la journaliste ), accompagnés par le petit marmiton/batteur Robin Notary, ont donné du sens par leurs textes, à ce qu’est l’âme basque… Inoubliable !

* Trikiti : au Pays Basque c’est le nom donné à l'accordéon diatonique (qui procède par tons et demi-tons consécutifs)

Retrouvez également notre article : Convention #GIF2021 : au fil des stands en images (J2 et 3)