Fondé en 2009 par Jean-Luc Sube, le groupe Odice ne cesse de grandir et de se développer. Sa présence remarquée lors du dernier SIRHA à Lyon a mis sous les projecteurs cette entreprise familiale d’installation et de maintenance des cuisines professionnelles. Rencontre avec Romain Sube pour mieux comprendre cette réussite.

Avec un chiffre d’affaires de 60 m d'€ l’année dernière vous arrivez dans le Top 3 des plus gros réseaux d’installation et de maintenance de cuisines professionnelles. Quel est votre secret ?

Nous n’avons pas de secret, si ce n’est beaucoup de travail et notre détermination à créer une entreprise experte et innovante dans le métier de la Grande cuisine. Nous avons réussi à grandir grâce à une stratégie très orientée sur le développement commercial pendant 14 ans, tout en structurant des process de service et d’exécution performants.

Comment vous répartissez-vous le travail, comment est organisée votre structure ?

Nous sommes 3 associés dans une structure 100 % familiale, mon père, mon frère Julien et moi-même, et nous nous répartissons la gestion des sociétés plutôt de manière géographique. Nous nous partageons aussi les problématiques majeures de la gestion d’un groupe : exécution, SAV, Ingénierie, Commerce, Marketing, RH et finance. Aujourd’hui, le groupe Odice regroupe 8 sociétés d’exploitation et 10 agences, réparties dans le quart Sud-Est de la France, avec une antenne sur bordeaux.

Concentré sur le quart Sud-Est de l’hexagone et avec une dernière acquisition récente à Monaco (n.d.l.r : Dimco), allez-vous vous développer dans d’autres régions ?


Non. Avec l’acquisition de Dimco, nous bouclons notre couverture géographique ¼ Sud Est que nous trouvions stratégique pour notre développement. En revanche, nous allons poursuivre la croissance organique de chaque entité.
Nous n’avons pas la volonté de devenir national, nous souhaitions simplement être un acteur fort de notre secteur avec un ancrage géographique de proximité pour chacun de nos clients, que nous pensons fondamental pour le développement de notre activité SAV.

Vous avez fait le choix de n’être affilié à aucun groupement. Pourquoi ?


C’est un choix délibéré afin de rester un acteur autonome dans cette profession, en faisant nos propres choix de partenaires fournisseurs, et proposer à nos clients une offre variée et indépendante d’équipements de cuisine adaptée à leurs besoins et à leurs attentes.
Nous avons créé notre propre référencement de fabricants, en massifiant nos achats vers des partenaires forts, qui respectent les valeurs de notre profession, et qui nous accompagnent dans notre développement.
Nous sommes très reconnaissants envers le Groupement GIF, qui nous a énormément aidés dans les premières années de croissance, en mettant à notre disposition un référencement performant et avec lequel nous partagions les mêmes valeurs. Le GIF est sans doute le groupement qui offre les meilleures conditions du marché à un installateur indépendant. Mais la taille de notre entreprise fait qu’aujourd’hui l’autonomie nous semble mieux correspondre à nos projets.

Vous faites du SAV, une activité très dynamique qui commence à peser lourd dans votre chiffre d’affaires. C’est une priorité ?

Le SAV pèse aujourd’hui 16 % dans notre chiffre d’affaires, et nous avons l’objectif de le faire grimper à 30 %. Nous sommes persuadés que le service est un facteur essentiel au maintien et à la croissance de notre profession. C’est pour cette raison nous avons développé nos propres outils informatiques, à la fois pour nos clients mais aussi pour nos techniciens.

Comme vos confrères, rencontrez-vous des difficultés à recruter des techniciens ?


Oui nous rencontrons, comme toute la profession, de grandes difficultés de recrutement dans nos métiers techniques.
Pour être proactif face à cet écueil, nous avons créé notre propre programme de formation, Odice Academy, en cours de certification, qui propose des gammes de formations internes à plusieurs niveaux, notamment sur nos 2 métiers, chantiers et SAV. La formation est dispensée par nos techniciens experts, avec une partie théorique et une partie pratique dans un showroom spécialement aménagé. C’est aussi une façon de favoriser la transmission des savoirs.

À quelles difficultés êtes-vous aujourd’hui confrontés ?

Aux mêmes que nos confrères. La hausse des matières premières, les difficultés d’approvisionnement, la qualité des composants électroniques, le recrutement… ces sujets occupent notre quotidien. Sans oublier le fait qu’il faut toujours défendre notre métier face aux dérives que l’on peut constater sur le terrain.

Comment voyez-vous l’évolution de votre métier ?


Il faut sans cesse expliquer la plus-value qu’un groupe comme le nôtre et le monde de l’installation et de la maintenance en général peuvent apporter face à de la vente directe où le service est absent. La vente directe est préjudiciable à tout un secteur économique, sans oublier qu’au final c’est le client qui est lésé. Surtout à l’heure du développement durable où l’entretien et la durabilité sont des préoccupations.
Le développement durable d’ailleurs est aussi un dossier sur lequel nous devons accélérer. Nos clients sont face à des problématiques d’énergie, de gaspillage, de déchets et il y a aussi une pénurie de main-d’œuvre dans la restauration. Nous avons des solutions et des conseils à leur apporter. Nos entreprises se doivent aussi d’être exemplaires et nous travaillons dans ce sens. On commence par exemple à investir dans des véhicules électriques et nous sommes en train d’intégrer Track Déchets pour tracer les fluides que nous récupérons sur les installations frigorifiques. Nous formons aussi nos équipes à son utilisation. Nous sommes convaincus que la digitalisation des services peut faire la différence sur de nombreux plans. Ce sont des moyens gagnant-gagnant que nous souhaitons exploiter.

De quelles références récentes êtes-vous le plus fiers ?

Elles sont nombreuses et on peut citer pour les plus récentes, Alexandre Mazzia, le célèbre étoilé marseillais, ou la Tour To Lyon de la Part-Dieu (2 500 couverts) qui ouvrira l’année prochaine, le CROUS de Grenoble (15 000 repas/jour). On a aussi réalisé le San Felice à l’Hôtel du Castellet, la cuisine de Glenn Viel à l’Oustau de Baumanière, les hôtels Mama Shelter et Le Couvent à Nice… Notre activité est répartie équitablement à 50/50 entre restauration commerciale et restauration collective.

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DR La cuisine du San Felice à l'Hôtel du Castellet a été entièrement refaite l'année dernière par les équipes de Provence Froid.

Chiffres clef du Groupe ODICE

8 sociétés :

Provence Froid

Provence Froid Industrie

ALTECC

SAVEC

MARTINON

Froid Cuisine 33

Odice entreprise

DIMCO

Mais aussi…

280 Collaborateurs

150 techniciens

2 400 cuisines agencées, réalisées, installées et dépannées

60 millions d'€ de C.A en 2022 / prévisionnel 2 023 = 72 millions d'€

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