Ils disent que leur facture est passée de 700 € à 15 000 € en 3 mois… Les Toques Blanches Lyonnaises montent au créneau pour alerter sur les conséquences de la hausse des prix de l’énergie.
« Ça commence à faire beaucoup… on subit déjà la hausse des tarifs au quotidien, et maintenant on nous annonce encore une nouvelle hausse avec ce « mois de Mars rouge. Il faut que ça cesse ! » tonne Fabrice Bonnot (Cuisine et Dépendances). Les restaurants ont déjà été fragilisés par la crise sanitaire alors l’association a décidé de lancer une opération pour sensibiliser l’opinion publique. Le mardi 21 mars prochain à 20H00, ils appellent les restaurateurs à plonger leurs établissements dans le noir en proposant un dîner aux chandelles, symbolique.
Clément Lattier (Histoire sans faim) reconnaît que : « mon contrat est valable jusqu’en Juin 2024, donc à mon échelle l’augmentation n’est « que » de 15%... Mais ça implique que nous fassions des concessions pour ramener cette augmentation à 11 voire 10% : nous faisons toute la mise en place de la salle sans éclairage, et nous ne l’allumons que pendant le service ; durant la pause déjeuner du personnel tout le restaurant est éteint ; nous allumons l’enseigne plus tard et nous l’éteignons plus tôt… ce sont des mesures qui restent faisables, mais contraignantes ».
..."Alors on fait certaines cuissons la nuit pour profiter des heures creuses"...
Pour l’association, les menaces de fermeture d’établissements sont déjà palpables. Julien Gautier (M Restaurant) dit qu’il « arrive à répercuter une partie de l’augmentation sur nos prix, pour compenser, mais on ne va pas pouvoir continuer longtemps… Et comme tout augmente, surtout les matières premières, on ne fait que réduire nos marges et le financement de nos restaurants ! Je ne sais pas combien de temps nous allons pouvoir continue comme ça ».
Joseph Viola (Daniel & Denise), lui, tente de rester positif « On est dans un corps de métier qui a toujours été et sera toujours sujet à l’adaptation, que ça nous plaise ou non. Alors on fait certaines cuissons la nuit pour profiter des heures creuses, on utilise des interrupteurs à minuterie dans les parties du personnel, on fait certaines cuissons au charbon… De toute façon nous n’avons pas d’autre choix – on a dû s’adapter pour survivre au Covid, et on doit s’adapter aujourd’hui, : nous n’avons pas le choix si nous voulons garder nos établissements ».