Lorsqu’un collège, une entreprise, un établissement public, trop vétuste pour être réhabilité, disparaît, que faire des équipements contenus dans le bâtiment ? A l’heure de l’économie circulaire et du réemploi, la benne n’est plus privilégiée et c’est tant mieux ! Cependant, la revente ou le don de biens non valorisables sont souvent difficiles à organiser et chronophage pour les opérateurs. D'autant que la loi AGEC a créé l’obligation pour les acheteurs publics de prévoir, pour certaines catégories d’achats, des pourcentages minimaux de biens issus du réemploi ou de la réutilisation ou intégrant des matières recyclée. Forte de ce constat, la jeune start-up SCOP 3 a mis au point une plateforme digitale qui met en relation cédants et acquéreurs et automatise la vente ou le don des équipements tout en gérant la traçabilité des opérations. Elle permet de savoir combien d’équipements ont été donnés, vendus et à qui (entreprises ou associations) et dispense les documents incontournables dans ce genre de transaction, à savoir le CERFA fiscal pour les dons et une attestation d’économie de CO2 (calculée par de savants algorithmes par rapport à l’achat neuf du même équipement). « En général sur 80% des équipements récupérés sur un site, 60% repartent dans le circuit via des dons et 40% sont achetés » indique Sophie Scantamburlo-Contreras CFO et co-fondatrice de SCOP3 qui est aussi une entreprise à mission et travaille majoritairement avec des associations de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire). Néanmoins, la start-up s’intéresse de près à l’univers de l’hôtellerie-restauration, qui l’a déjà sollicité. « Pour le moment nous avons simplement créé un onglet dédié à cet univers qui est en train de se développer car l’hôtellerie est un secteur qui nous intéresse. L’équipe est en train de s’étoffer et nous allons bientôt être prêts à leur répondre » commente
l’entrepreneuse.
Vider la cantine
Dans l’opération de débarrassage du Collège Voltaire, « le matériel de la cuisine avait déjà été enlevé et ne faisait pas partie des lots dont nous devions nous occuper. En revanche, la plupart des éléments du réfectoire nous incombait : tables de tri des déchets, self, tables et chaises, échelles et chariots, plateaux, une partie de la vaisselle… ». L’opération s’est déroulée sur des délais très courts et Scop3 n’a eu que 10 jours pour trouver comment vendre et/ou donner les équipements qui étaient encore présents en nombre dans l’établissement. Les équipements à réemployer étaient très variés car outre le réfectoire qui ne représentait qu’une infime partie des équipements à collecter, il y avait des chaises, bureaux, casiers, équipements de laboratoire, des équipements sportifs ; mais aussi des matériaux du bâtiment tels que des compteurs électriques ou de la climatisation… Scop 3 a par exemple trouvé un décorateur de cinéma qui recherchait des chaises et des paillasses pour incarner la salle de cours d’un professeur de science dans un film qui sera prochainement tourné. « Au sein du collège, nous avons sauvé plus de 1 200 équipements de la benne et évité 14 tonnes de déchets » a souligné Sophie Scantamburlo-Contreras. Une belle performance à suivre !
