Si le bénéfice de la chaîne du froid ne fait pas de doute en matière de santé ou d’alimentation, qu’en est-il d’un point de vue écologique ?
Organisée à Nantes du 26 au 28 août, la 6e conférence ICCC sur la chaine du Froid a permis à quelque 140 participants, sur place ou en visioconférence, de suivre pas moins de 70 exposés regroupés autour des grandes thématiques de la chaîne du Froid, avec l’impact environnemental en toile de fond. « No cold chain, No future », a rappelé Gerald Cavalier, président de l’Association française du froid (AFF) et président du Conseil science et technologie de l’IIF lors du discours d’inauguration de la 6e conférence internationale de la chaîne du froid qui se clôture ce vendredi à Nantes. Sa formule choc vient si besoin renforcer les propos préliminaires de Didier Coulomb, directeur général de l’Institut international du froid (IIF – IIR), à l’origine de cet événement biennal organisé cette année en France par l’AFF, l’Oniris (école nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation), et le laboratoire GEPEA (Process engineering for environnement and Food). Avant même de tirer un bilan définitif de ce rendez-vous dont le précédent avait eu lieu à Pekin en 2018 avec 200 participants, les organisateurs pourront se targuer, dans le contexte actuel de crise sanitaire, d’avoir permis aux 140 inscrits, dont 40 présents à Nantes, de suivre quelque 70 visioconférences. Et ceci avec des orateurs parfois situés à l’autre bout du monde et sous d’autres fuseaux horaires… A noter que la première journée, entièrement dédiée à 4 ateliers de l’IIF, a abordé le sujet de « la durabilité et la chaîne du froid » avec l’un d’eux basé sur le « stockage cryogénique d’électricité pour l'énergie et le froid renouvelable. » La chaîne du Froid face à l’enjeu environnemental Cette 6e conférence a ensuite traité, le plus souvent avec des exposés très pointus présentés par des scientifiques et des universitaires, plusieurs grandes thématiques telles que l’efficacité énergétique, les fluides frigorigènes à très faible pourvoir de réchauffement planétaire (PRP / GWP) ou encore des outils de modélisation et de prédiction pour l’optimisation de la chaîne du Froid. En fil conducteur de toutes ces analyses figurait aussi la volonté de diminuer l’impact environnemental de la chaîne du froid qui n’est pas neutre et qui doit être pris en compte au regard du gain tiré en contrepartie de la conservation des aliments. À cet égard, lors de la session plénière d’ouverture, Jacques Guilpart, délégué de la France à l’IIF a présenté « Une méthodologie pour évaluer l'empreinte carbone de la chaîne du froid alimentaire en Europe occidentale ». Fruit de plusieurs années de travail cette méthodologie prend en compte toutes les composantes de cette chaîne du froid jusqu’à la conservation chez le consommateur final en passant par le stockage, le transport, etc, avec pour chaque étape une évaluation de l’impact directe et indirecte liée à l’utilisation des fluides frigorigènes, la consommation énergétique, les taux de fuites de fluides frigorigènes… Aujourd’hui modélisée avec d'un côté des données françaises puis britanniques, cette méthodologie doit désormais prendre en compte les remarques et avis des membres de l’IIF avant d'être officiellement "approuvée". Sans nul doute que ce travail très intéressant trouvera un développement bien au-delà de nos frontières européennes.