Particulièrement active durant la pandémie la Fédération CINOV poursuit ses actions et entame des discussions avec Bercy pour relancer la restauration et sauver les métiers qu’elle représente.

On a beaucoup parlé de la crise subie par le monde de la restauration commerciale et collective. Cette dernière, représente en France 23 mds d’€ de chiffre d’affaires. Pourtant, il a peu été question des dommages collatéraux endurés par les acteurs qui vivent de ces marchés, notamment la filière de l’ingénierie en restauration qui a été touchée de plein fouet. La fédération CINOV a pourtant multiplié les prises de paroles pour alerter les pouvoirs publics sur la situation à laquelle les BET en ingénierie de restauration ont dû faire face. Pendant la période de confinement, 20% de la masse salariale des BET en ingénierie de restauration était à l’arrêt, 60% était en télétravail et 20% en chômage partiel. Plus de 92% des chantiers étaient à l’arrêt et les 9% encore en activité tournaient au ralenti. Aujourd’hui, la perte en chiffre d’affaires est estimée en moyenne à 30% avec un surcoût de fonctionnement de 10% lié à la mise en place des gestes barrières. Quant à l’activité d’ingénierie en restauration en agence (missions d’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage et de Maîtrise d’œuvre en phases études) elle a été directement impactée avec une diminution de près de 50%, liée au gel des consultations, à l’absence de décisions des Maîtres d’Ouvrage (MOA) pour les validations de phases, au report des opérations en 2021 (voire 2022), à l’impossibilité de se rendre sur les sites. Pourtant, l’ingénierie de restauration est un élément fondamental dans la reprise économique de notre pays car sans restauration au sein des entreprises, musées, hôtels, aéroports, écoles, Universités, prisons, hôpitaux, cliniques, Ehpad, restaurants commerciaux… il n’y a pas d’activité possible. Agir pour repartir dans les bonnes directions Plus récemment, Frédéric Lafarge, président de la fédération patronale Cinov, a publié une Tribune (à télécharger ICI) relayée par Le Cerle les Echos où il souligne combien cette pandémie a montré la nécessité de redéfinir les formats conceptuels, les modèles économiques, les normes et les règlements des professions de ces secteurs. Car pour se réinventer la filière a besoin de s’appuyer sur les Restauconcepteurs (ndlr : la branche ingénierie spécialisée en restauration) pour accélérer cette mutation. Dans sa conclusion il écrit : « Il serait presque suicidaire pour la profession de demeurer dans une position attentiste, subordonnée aux décisions des maîtres d’ouvrage, ce qui risquerait de reporter le redémarrage de l’activité à 2021. Il faut lui donner les capacités de se réunir pour décider de nouvelles lignes directrices, revoir son modèle économique et proposer les évolutions réglementaires nécessaires à sa relance. Et il y a urgence, car les études préalables à toute prise de décision qui ne sont pas lancées aujourd’hui retardent l’ensemble de la chaîne de production et menacent directement et indirectement des milliers d’emplois. Les professionnels sont porteurs de solutions et déterminés à sauver leur secteur, il ne reste plus qu’à leur en donner les moyens ! ». La Fédération a donc adressé à Bercy des propositions concrètes pour redémarrer l’activité de la filière ingénierie en restauration, levier essentiel pour que la restauration collective et commerciale puisse surmonter l’après Covid-19.

En bref : les propositions envoyées à Bercy
  • Soutenir le secteur par le développement et le maintien de mesures de financement par l’État, afin de limiter les dommages économiques liés à la crise.
  • Accompagner les structures afin de définir une stratégie de relance post-crise (en créant notamment un fonds pour aider les entreprises et collectivités territoriales à faire appel à des prestations intellectuelles afin de les accompagner dans leurs transformation).
  • Encourager l’impulsion de nouveaux projets tout en transformant leur mode de gestion avec la simplification des procédures d’appels d’offres.
  • Faire appel massivement aux AMO spécialisés afin d’accompagner les acteurs de la filière dans la redéfinition de leurs modèles économiques.
  • Subventionner la mise en place d’une « Task Force de la restauration » d’ici l’automne