Six mois après la promulgation de la loi EGAlim, une enquête réalisée par la Fondation Nicolas Hulot et Restau’Co révèlent qu’une aide de la part du gouvernement s’avère plus qu’obligatoire pour atteindre les objectifs de ladite loi. Effectuée entre avril et mai 2019, cette enquête basée sur le retour d’expérience de 617 restaurants en gestion directe (64 % enseignement, 25 % santé et 11 % médico-social), soit 225 000 repas journaliers (1,1 % sur toute la France), témoigne de l'impossibilité à mettre en place les exigences demandées sans un accompagnement financier de la part de l’État. Ce travail d’investigation révèle que 75 % des restaurants collectifs portent un jugement positif sur la loi EGAlim. Cependant, 78 % d’entre eux indiquent aussi qu’ils n’y parviendront pas sans un financement adéquat, notamment pour opérer des investissements matériels et immatériels. De plus, les structures interrogées s’avèrent déjà engagées dans la transition écologique (16 % de produits bio contre 3 % en moyenne nationale) et 39 % servent un menu végétarien au minimum une fois par semaine. Il faudrait compter 6 ans d’attente pour atteindre les objectifs et investir jusqu’à 16 % du coût complet moyen d’un repas, soit 99 centimes par repas, répartis de la sorte : 0,7 pour les campagnes de sensibilisation, 95,2 pour couvrir les frais relatifs aux matériels, à la réorganisation et à la formation, et 2,7 relatifs à la structuration de filières locales durables. Cependant, 82 % des sondés déclarent qu’aucune hausse de dotation budgétaire n’est prévue ou observée actuellement, et 83 % n’ont pas encore trouvé les financements nécessaires. Seul 18 % des restaurants collectifs ont déjà atteint les ambitions d’EGAlim, mais ils ont tous eu besoin de 2 fois plus de temps (plus de 6 ans) pour les atteindre sans financement extérieur. C’est pour toutes ces raisons que la fondation Nicolas Hulot et Restau'Co demande l'instauration d'une prime à l’investissement selon les modalités suivantes : - Cette aide étatique s’adresserait aux donneurs d’ordre de la restauration collective publique ou privée en gestion directe du secteur scolaire, santé et médico-social. - Cette aide serait volontaire : seuls en bénéficieraient les donneurs d’ordre de la restauration collective qui en formulent et justifient la demande. - Cette aide serait limitée à 3 ans car elle soutiendrait l’aide à l’investissement nécessaire à l’impulsion du changement de pratiques, de la sensibilisation et de la structuration des filières locales durables. - Cette aide serait renforcée dans les territoires les plus fragiles et dans le secteur médico-social et de la santé afin de rattraper le retard observé et répondre à un enjeu de justice sociale nécessaire. La FNH a estimé nécessaire de débloquer une enveloppe de 330 millions d’euros par an pendant 3 ans.