30 juin 2021 - L’ambiance qui régnait dans les locaux de la Maison de la Mécanique lors de l’Assemblée Générale du Syneg n’avait rien à voir avec celle de l’année dernière. Même masqués, les adhérents du syndicat de l‘équipement des grandes cuisines et leurs invités étaient heureux de se retrouver à cette occasion. D’autant que les derniers chiffres de l’activité sont plutôt prometteurs si l’on se réfère à l’Observatoire PROMOCUISINES/SYNEG®. Comme spécifié dans les statuts, un nouveau Conseil d’Administration a été élu avec la réélection de 8 administrateurs sortants. Seul le mandat de Serge Kergoat (Krampouz) n’a pas été renouvelé suite à la vente de son entreprise (N.D.L.R : à SEB en 2019). C’est Laurent Sibille (ITV & Coreco) qui a été élu pour le remplacer.
« Nos liens ont résisté à ce stress-test »
Dans son rapport moral, le Président Pierre Marcel a tout d’abord analysé les conséquences de la crise et les enseignements qu’elle a permis de tirer : « La très bonne nouvelle – car il y en a une – c’est que les relations au sein de notre filière ont tenu bon ! Cela n’allait pas de soi. Chaque profession - consultants, bureaux d’études, fabricants, installateurs/agenceurs, utilisateurs - a su, chacune dans son domaine, prendre sa part pour préserver les bonnes relations nécessaires au retour de la marche normale des affaires. Ainsi en est-il du management des projets, des livraisons, des chantiers ou encore du crédit inter-entreprises qui se sont maintenus contre vents et marées. Nous étions nombreux à être inquiets quant à la capacité des acteurs du marché à honorer leurs échéances de règlement. Le crédit Inter entreprise est la première source de financement d’une usine, avant le crédit bancaire. La forte baisse de l’activité en 2020 associée à une augmentation incontrôlée des factures payées en retard aurait été catastrophique. Cela n’a pas été le cas et nous permet aujourd’hui de rebondir ». Le Président en a profité pour remercier tous les membres de l’écosystème qui gravite autour des fabricants de gros matériels de cuisine, en particulier, les centres techniques, Ecologic avec qui le syndicat a mis en place une filière de retraitement des DEEE et DEA, Business France qui accompagne les entreprises à l’export, GrDF, mais aussi EquipHotel « empêché dans sa mission de mise en relation des acteurs du marché qui a su se digitaliser en attendant de nous rassembler lors de sa prochaine édition de novembre 2022 ». Pour Pierre Marcel, la crise a mis en évidence les liens très forts qui unissent tous les maillons de la filière, des liens qui ont résisté à « ce stress-test en conditions réelles » et qui ont aussi mis en évidence l’importance des organisations professionnelles dotées de ressources humaines, de moyens et surtout de liens avec les pouvoirs publics pour défendre les intérêts de chaque adhérent. Le Président en a profité pour remercier chaleureusement la FIM (Fédérations des Industries Mécaniques) « qui nous a si efficacement accompagnés ces derniers mois ».
Dans l’ombre, la pénurie de main d’œuvre et l’indisponibilité des matières premières
Après cette petite brise pleine d’espoir, Pierre Marcel est passé au volet « vents contraires ». L’ensemble de la filière les subit de plein fouet : pénurie de ressources humaines et surtout, depuis plusieurs mois, pénurie de matières premières et de composants. Une carence qui « transforme la production en miracle quotidien » a souligné le Président, avant de s’élever contre le dernier règlement d’exécution (24 juin) de la Commission Européenne, qui selon lui « vient aggraver délibérément la situation de déséquilibre de marché en prolongeant pour 3 années supplémentaires les quotas limitant les importations d’acier alors même que les aciéristes européens qui n’ont eu de cesse de fermer des capacités en Europe, ne peuvent satisfaire la demande. Les prix explosent, comme la rentabilité des aciéristes, au détriment des entreprises mécaniciennes. Ces dernières doivent concurrencer les importations d’équipements venant d’Asie, tout en étant privé d’achat d’acier compétitif. Nous subissons des quotas sur nos approvisionnements ; mais sans quotas visant les produits low cost concurrents. Comment avons-nous pu perdre cette bataille d’influence ? Les aciéristes et leurs centres de service emploient 202 000 salariés en Europe ; les mécaniciens plus de 3 millions, soit 15 fois plus. S’il est tout à fait légitime de sauver la sidérurgie européenne, prendre en compte la situation actuelle du marché en augmentant les quotas avec des révisions annuelles le serait tout autant. La Commission Européenne a construit son argumentaire à partir des chiffres de marché 2018 à 2020 qui ne sont pas cohérents avec la reprise actuelle ». Quant à la pénurie de ressources humaines compétentes (ouvriers qualifiés, techniciens, employés de cuisine et de salle etc.), elle se fait durement ressentir dans les usines des fabricants, chez les installateurs et les bureaux d’études mais aussi chez le client final. Mais en grand optimiste, Pierre Marcel a conclu son rapport moral sur une note positive : « Ces vents contraires ne doivent pas nous faire oublier la solidité des fondamentaux socio-économiques du marché de la restauration hors-domicile, et la formidable popularité de la cuisine. Il nous appartient de transformer ces atouts en facteur d’attractivité pour nos métiers, en développant la marque employeur de notre filière. Le SYNEG est le représentant des équipementiers de la restauration. Quelle chance ! ».
Paroles de partenaires et acteurs de la filière…
A l’occasion du déjeuner qui a suivi l’Assemblée Générale, le micro a été donné aux partenaires et acteurs de la filière qui souhaitaient prendre la parole. Verbatims. « La crise nous a montré à quel point il était important de se regrouper. Nous partageons des thèmes en commun, par exemple l’économie circulaire, la maintenance… et il nous semble important de poursuivre nos échanges tous ensemble pour promouvoir nos métiers et nos compétences. Nos professions doivent encore s’étoffer, s’organiser… » Yves Chalandar (Ingecor), représentant Cinov Restauconcepteurs et Resto France Experts
« Nous partageons cette vision collective et convergente. Néanmoins, nous pensons qu’il est nécessaire d’éviter les superpositions et viser plutôt la complémentarité. Car nous avons tous des métiers aux expertises bien définies, il ne faut pas l’oublier… » Vincent Stellian (Quietalis), Président de la Commission Cuisine du Snefcca
Pour sa part, Jean-Bernard Labruquère a simplement rappelé qu’UNACPRO dont il est le Président, avait été mis en sommeil pour l’année 2021 et avait rejoint la Commission Cuisine du Snefcca.