
C’est ce qui s’appelle ne pas perdre de temps. Dominique Giraudier, Directeur général de l’Institut Lyfe et Gilles Pélisson, Président du Comité exécutif, ont révélé le 27 avril dernier le nouveau nom de la célèbre école lyonnaise née en 1991 sous le nom d’École des Arts culinaires et d’hôtellerie d’Écully. Rebaptisée en 2002, Institut Paul Bocuse, le célèbre chef siégeant aux côtés de Gérard Pélisson à la présidence du Conseil, l’école a su se démarquer au fil des ans en offrant des formations axées sur la pédagogie de l’expérience grâce à un hôtel-école 5 étoiles – Le Royal place Bellecour et son restaurant L’Institut appartenant à la chaîne MGallery d’AccorHotels– et de plusieurs sites et restaurants d’application dont Saison, couronné en 2020 d’une étoile Michelin, une première pour une école. Côté théorie, l’enseignement est tout aussi prestigieux avec 235 enseignants réparti entre un corps professoral chevronné et de grands professionnels aux dimensions internationales.

Gilles Pélisson a été bref et direct : « nous avions entamé notre réflexion de "renaming" il y a plus d’un an. Nous avons une lettre de Paul Bocuse qui nous permet d’utiliser son nom jusqu’en 2037, nous ne rentrerons pas dans cette polémique..." Crédit : .RIOUX
Mais depuis plusieurs mois, une bataille juridique, a mis l’école sous les projecteurs. Elle oppose l’Institut à Jérôme Bocuse, le fils du célèbre chef. À l’origine de cette affaire, plusieurs griefs et une demande de redevance de la part du groupe Bocuse pour l’utilisation de son nom. Pour couper court aux questions portant sur ce conflit, Gilles Pélisson a été bref et direct : « nous avions entamé notre réflexion de "renaming" il y a plus d’un an. Nous avons une lettre de Paul Bocuse qui nous permet d’utiliser son nom jusqu’en 2037, nous ne rentrerons pas dans cette polémique. Nous sommes tournés vers l’avenir et Lyfe incarne nos ambitions et la nouvelle dimension dans laquelle nous voulons entrer… ». Exit donc les affligeantes querelles de gros sous pour laisser place à l’Institut Lyfe, un acronyme qui fait référence à Lyon, capitale de la gastronomie, pour sa première partie, le E symbolisant l’Excellence, l’Éducation, l’Exploration et l’Expérience. « Ce nouveau nom réaffirme nos racines, notre ancrage. Lyon est notre ADN » a ajouté Dominique Giraudier avant de présenter la stratégie de l’école pour les années à venir.
Un programme chargé
Car l’objectif de ce changement de nom, c’est de hisser l’Institut Lyfe au tout premier rang des meilleures écoles de Management en Arts culinaires et Hôtellerie tout en conservant son identité d’école métier et sa singularité française qui plait tant aux étudiants étrangers. Pour autant, ils ne pèsent qu’un peu plus de 30% des effectifs mais représentent 72 nationalités. Les étudiants français sont donc majoritaires pour suivre un cursus Bachelor – en 3 ou 4 ans selon si l’on souhaite opter pour une année de spécialisation dont une dédiée à l’entreprenariat – ou un Master dont un en partenariat avec l’EM Lyon.
Un coup d’accélérateur sera cependant mis pour renforcer l’internationalisation avec le lancement d’un programme d’échange et de mobilité internationale pour tous les étudiants dès 2024 et le renforcement du recrutement de professeurs et professionnels internationaux. Dominique Giraudier a souligné que l’Institut Lyfe allait également accélérer sa politique d’accréditation et de reconnaissance académique en entrant à la Conférence des Grandes Écoles (CGE) dès cet été pour devenir la première école métier à intégrer le club fermé des meilleures formations françaises.
Enfin, il faut noter la poursuite de la politique volontariste d’inclusion et d’ouverture sociale, assez rare pour ce genre de formation, avec la Fondation de l’Institut qui va doubler le nombre d’élèves boursier dans les cinq prochaines années. Depuis sa création, 10 M d’€ ont été collectés, 360 bourses ont été attribuées, 3 thèses financées… Car l’école est aussi la seule à s’être dotée d’un centre de recherche sur la transition alimentaire et l’alimentation. Sa renommée est aujourd’hui internationale et les recherches scientifiques qui y sont menées nourrissent également la pédagogie et les programmes dispensés dans les formations. Avant de conclure, Dominique Giraudier a tenu à rappeler que « l’engagement de l’Institut Lyfe est aussi social et environnemental car il faut valoriser l’image et l’attractivité de nos métiers. Nous voulons atteindre 2 000 signataires de notre charte relationnelle pour un management bienveillant et nous poursuivrons nos efforts en matière de RSE pour préparer nos étudiants aux défis environnementaux auxquels ils vont être confrontés dans leur vie professionnelle ».
Un campus de 17 000 m2

L'escalier des célébrités. Crédit : N.RIOUX
La conférence de presse a également été l’occasion de découvrir le nouveau campus Gérard Pélisson. Il prend place autour du Château de la Roseraie, racheté en 2017 et entièrement rénové, qu’il encadre de deux ailes à l’architecture moderne. Elles renferment 22 nouvelles salles de cours, un amphithéâtre de 250 places, des espaces de co-working, un bar d’application au sein du château. Ce 2e campus vient compléter le campus historique dédié aux arts culinaires, qui sera désormais dénommé campus Paul Bocuse, chaque campus faisant référence et hommage aux deux fondateurs de l’Institut.
Nul doute que l’Institut Lyfe entame une nouvelle ère et saura donner du sens à la « life » de celles et ceux qui font rayonner l’art de vivre à la française dans le monde entier. En regardant devant… sans pour autant renier le passé. Il y a fort à parier que les deux fondateurs, visionnaires, en auraient été fiers !
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