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Vendredi 24 septembre, dans le cadre du SIRHA, le Snefcca a réuni les représentants des différents acteurs de la filière des cuisines professionnelles, fabricants, installateurs et bureaux d’études. Une trentaine de personnes ont pu écouter puis échanger avec eux.

L’objectif de la réunion qui s’est tenu le 24 septembre dernier était clair : « trouver des réponses communes et concertées pour affronter les enjeux du futur » a rappelé Vincent Stellian, Président de la Commission Cuisine du Snefcca, en introduction. « Trois dossiers méritent en particulier toute notre attention » a-t-il poursuivi « le recrutement et la formation, car nos trois spécialités souffrent d’une cruelle pénurie de main d’œuvre et de compétences, l’environnement car il faut s’interroger sur la meilleure façon de co-créer une filière encore plus durable et enfin, le coût économique de nos professions qui doit être amélioré pour gagner en performance ».

Patrice Queva, Président de Qualicuisine qui travaille main dans la main avec Patrick Joseph, Président de Qualipro Cuisine, a ensuite pris la parole pour aborder la question de la qualification des installateurs. Les deux présidents et leur groupe de travail élaborent actuellement un seul et unique référentiel de qualification. L’objectif est que celui-ci puisse à terme, aboutir à une véritable certification. Au total ce serait environ 150 entreprises - qui réalisent 80% du volume d’affaires de l’installation en France - qui en seraient les bénéficiaires sur un marché très hétérogène estimé à 600 PME.

Cependant, le binôme travaille aussi sur une qualification à plusieurs niveaux qui permettrait d’accueillir le plus grand nombre. « La qualification est un levier important pour faire progresser notre métier. Les bureaux d’étude doivent la prescrire, les maîtres d’ouvrage doivent l’exiger… Nous devons leur prouver que Qualicuisine est une garantie et une sécurité pour tous ». Ce qui a été confirmé par le témoignage de Laurent Rival, Directeur du groupe Georges Blanc, qui a expliqué à quel point bénéficier d'une maintenance de proximité était un critère précieux pour un exploitant.

Les bureaux d’études ouverts pour faire progresser toute la filière
 

Ce sont ensuite Marc Gradmougin, Président de Resto France Experts, Denis Daveine, Président du FCSI France et Gilles Castel, Président de Cinov restauconcepteur qui, tour à tour ont pris la parole. « On a le même client » a dit Marc Grandmougin, « on doit se limiter à ce que chacun sait faire, garder tout notre bon sens, être capable de se parler et d’échanger lorsqu’il y a des problèmes ». Pour sa part, Denis Daveine a rappelé qu’en 2012 déjà, il y avait eu des intentions qui n’avaient malheureusement jamais été suivies d’effets ou d’actes, et n’avaient pas non plus permis d’améliorer certaines tensions interprofessionnelles. « Permettez-moi aussi de m’interroger sur votre qualification… Je suis certain qu’elle ne peut être que bénéfique mais comment allez-vous effectuer les contrôles ? Sur le terrain, on peut constater que des personnes qualifiées ne sont pas toujours à la hauteur de nos attentes… ».

Il s’est dit prêt à collaborer avec les installateurs pour les aider à mieux rédiger leurs réponses aux appels d’offre. « Et aux fabricants, je dirais arrêtez de faire des innovations souvent inutiles car elles ne correspondent pas aux usages de nos clients, interrogez-nous plutôt sur les besoins que nous avons même s’ils sont parfois très simples… ». Enfin, Gilles Castel a rappelé qu’aucune des professions présentes ne peut exister sans les deux autres. « Chacun doit être dans son rôle et on se côtoie souvent sans bien se connaître. C’est dommage.

Je pense que nos professions sont en train de vivre des mutations profondes et nous avons besoin de les traverser ensemble ». Pour lui, prescrire des installateurs qualifiés est une évidence qu’il n’est pourtant pas toujours aisé de réaliser. « Lorsque nous avons des missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage, nous avons aussi des contraintes qui sont imposées par les clients. Il faut aussi que vous appreniez à faire connaissance avec nos métiers… ».

Lier les garanties fabricants à un contrat de maintenance
 

Avant de passer aux questions/réponses, Pierre Marcel, Président du Syneg, a conclu le tour de table avec des déclarations qui ont ravies certaines personnes présentes dans l’auditoire : « pour la majorité d’entre nous, nos clients sont des installateurs. Les fabricants n’ont pas d’obligation de garanties comme dans l’univers grand public. Les seules garanties que nous avons à l’égard de nos clients sont des garanties contractuelles mais aussi bien entendu des garanties morales vis à vis de l’utilisateur qui utilise nos marques. Puisque visiblement nous sommes tous décidé à travailler ensemble pour le futur de la filière, ce dont je me réjouis, je propose que nous travaillions sur la possibilité de lier la garantie contractuelle à un contrat de maintenance.

De cette manière, nous pourrions mettre fin aux litiges qui nous opposent parfois… ». Une intention particulièrement bien perçue par les installateurs qui eux aussi estiment qu’une garantie liée à un contrat permettrait de mieux valoriser leur travail. Patrice Queva a rappelé qu’une maintenance bien gérée permettait d’allonger la durée de vie d’un équipement de 30 à 40%. A l’issu de cet après-midi d’échanges, date a été prise pour organiser la première réunion d’un comité de liaison interprofessionnel qui pourra commencer à travailler sur les différents sujets évoqués mais sur d’autres aussi comme la DEEE/DEA ou les nouvelles réglementations qui impactent la restauration commerciale et collective en matière d’environnement.

Béatrice Gravier, Directrice d’EquipHotel, présente dans la salle, s’est dite prête à accueillir une nouvelle réunion dans le cadre de son salon en novembre 2022. Quant à la qualification, elle devrait être terminée fin 2022. De toutes ces intentions, il ne reste donc plus qu’à passer aux actes !