À l’occasion du Smart Food Festival , une table ronde dédiée aux démarches RSE et aux pratiques durables s’est tenue vendredi 1er juillet, témoignant d’une volonté de changement dans la profession.

Avant que le festival n’ouvre ses portes aux particuliers qu’en début de week-end, Smart Food organisait un raout de professionnels autour de la conférence « Mesure de l’impact et la valorisation des pratiques durables et des démarches RSE en restauration ».

Sur place, Tetra Pak, le groupe Bertrand Restauration, l’association Traiteurs de France, la fondation GoodPlanet et quelques strat-up étaient conviés à mettre en avant leur démarches respectives. Signe d’un désir commun à l’ensemble de la profession d’aller vers des logiques et des pratiques durables, cette table ronde dressait néanmoins le constat que des freins à consommer de manière raisonnée s’appliquent.

« Il y a des choses à accomplir »

« Les messages sont parfois contradictoires : les clients veulent plus de durabilité mais moins cher. Ou encore des dates limites de consommation plus élevées mais plus de fraîcheur ». Cloé Morel, Marketing Manager au sein de Tetra Pak, constate que l’offre alimentaire durable s’applique parfois péniblement. Au sein de la société suédo-suisse spécialisée dans les emballages de produits alimentaires et les solutions de traitement, on avoue l’envie de « révolutionner » les procédés alimentaires tout en exigeant une vision d’offre alimentaire durable. « L’empreinte carbone, la durabilité, questionner toutes les alternatives… Tout cela doit être étudié », explique Cloé Morel.

Mais si le discours des intervenantes en présence s’inscrivent tous dans cette même logique, les pratiques durables semblent tout de même s’installer dans l’offre globale. « Le Covid nous a aidé à changer de mentalités mais il y a encore des enjeux à accomplir, a déclaré Laetitia Senilhes, Directrice commerciale au sein du traiteur Calixir et représentante de l’association Traiteurs de France comprenant un réseau de près de 40 sociétés. Nos actions responsables doivent nous permettre de travailler avec des produits locaux, faire prendre de bonnes habitudes alimentaires aux partenaires et clients mais aussi consommer stricto-français… ».

Le futur en grand point d’interrogation

Si la table ronde était l’occasion de dresser un bilan du présent de la profession, le futur était aussi sur la table. « Dans cinq ans, mon métier de chargée de RSE n’existera plus et sera intégré à toutes les strates d’une même société », s’amuse Carine Legoux, Directrice RSE et responsable de la communication interne au sein du groupe Bertrand. À la tête d’un empire de près de 1000 restaurants, le groupe avoue se questionner. « Est-ce que toutes les franchises seront viables dans le temps ? » s’interroge Carine Legoux, présentant l’exemple de la chaîne Hippopotamus (rachetée en 2017), victime depuis peu de la pénurie de viande bovine, produite en France, principalement inscrite à sa carte.

Axée sur les démarches RSE et les pratiques durables, la table ronde a aussi été l’occasion d’assister aux pitchs de start-up* toutes spécialisées dans ces solutions, qui répondent aux enjeux rencontrés par les grands groupes. Entre équipements destinés à analyser les contenus des assiettes pour évaluer les restes ou encore le développement d’alternatives végétales, les idées étaient nombreuses. Preuve en est que le secteur de l’alimentation est en train de vivre de nombreuses transformations.

*Atelier Sarrasin, Excellent, Collectiv Food, Karyon, Kikléo, Vytal…