Lors des 5es entretiens de la restauration collective concédée, les différents acteurs ont exposé les multiples défis qui attendaient le secteur, notamment au niveau de la qualité des produits, du gaspillage alimentaire et de la création de lien social.

L’évènement qui s’est déroulé le 17 septembre au sein de l’École de Paris des Métiers de la Table dans le 17e arrondissement, a rassemblé les professionnels du milieu de la restauration collective, afin d’énoncer le cahier des charges à venir et d’échanger sur les problématiques rencontrées.

« La restauration collective occupe une place centrale dans la vie des Français. Nous avons un lien avec toutes les filières d’approvisionnement et tous les secteurs d’activité du pays par les liens contractuels que nous avons avec nos clients », a entamé Philippe Pont-Nourat, le président du Syndicat National de la Restauration Collective (SNRC). « La restauration collective est un terrain d’observation, d’expérimentation et d’action considérable avec 100 000 salariés, qui sont le reflet de la diversité de la société française et qui sont en contact avec plus de 4 millions de Français. »

De nombreux défis à relever

« De multiples défis attendent la restauration collective », déclare Philippe Pont-Nourat, mais aussi Bruno Ferreira, le directeur général de l'alimentation (DGAL) et Guillaume Garot, député de la Mayenne et Président du Conseil national de l’alimentation. « Nous devons repenser notre façon de produire et servir. Nous avons une responsabilité sociale et environnementale et de ce fait, nous devons être prêts à relever ces deux défis », indique Philippe Pont-Nourat. « La loi EGalim est ambitieuse et vertueuse, cependant il nous reste beaucoup de pain sur la planche pour la mettre totalement en place. La restauration collective est un acteur primordial pour cela », précise Guillaume Garot.

Restaurer la confiance

« Le restaurant scolaire est une valeur républicaine. C’est un créateur de lien social, ici tout le monde est égal et tout le monde mange la même chose », exprime le Président du Conseil national de l’alimentation. « Cependant, depuis plusieurs années, de nombreux parents n’ont plus confiance en cette valeur de la République. Beaucoup se demandent ce qu’il y a dans les assiettes et préfèrent ne pas inscrire leurs enfants en demi-pension. Nous devons restaurer ce lien, il faut aller plus loin encore, notamment dans les programmes alimentaires territoriaux », conclut-il.

Être plus attractif

Lors d'une des deux tables rondes animées par divers experts du secteur, une problématique importante a été évoquée, le manque d'attractivité ainsi que les compétences acquises. « La restauration collective souffre, comme dans moult profession, d'une mauvaise attractivité », explique Patrice Noisette, enseignant à l'Essec qui vient de réaliser une étude sur le secteur. « De nombreux employés déclarent avoir un décalage entre le diplôme et les compétences reçues, autrement dit, ils ne sont pas formés correctement pour les tâches qu'ils devront accomplir. Il faut impérativement remédier à cela, car il est important d'avoir un personnel heureux avec l'envie de faire ce métier » conclut-il.